J’aime me perdre dans les lumières de la nuit.
Je m’y invente de nouvelles solitudes,
De nouvelles vies.
Quand notre monde ne m’intéresse plus.
Quand les hommes sont définitivement prévisibles.
Quand je n’ai plus envie.
De me battre.
Et de supporter l’indifférence.
Les temps changent,
Mais le présent ressemble étrangement au passé.
Viens te cacher dans les lumières avec moi.
Mon ange…
Je t’aime.
Et je te laisse.
Ici.

Je n’aurais pas dû accepter.
Tout d’abord, cette soirée,
douteuse.
Et puis tous ces verres,
qui ne m’offrent rien de plus qu’un bonheur terriblement à part.

Je croise des zombies et des ombres,
Des visages déformés par des joies artificielles.
Les corps dégoulinants s’agrippent à moi sans retenue.
Une fille au teint pâle m’offre une coupe de champagne,
Son regard vide m’invite dans l’ombre de son désir.
Non merci.

Moi, ce que je veux, c’est ma Lola.
Toucher sa peau chaude.
Entendre son cœur.
Il faut partir d’ici.
Vite.
Fuir ce monde instantané.
Dans l’appartement, il n’y a pas de bruit.
Lola dort.
Je marche sur la pointe des pieds jusqu’à la chambre.
Je me déshabille.
Puis je me blottis contre elle,
pour toujours…

Demain, nous mangerons des gaufres en regardant les nuages.

J’aime célébrer la beauté du monde.
Elle est partout.
Là, juste devant tes yeux,
Ou bien cachée dans les plus petits méandres de l’univers.

Elle peut être à la fois immense,
Et aussi tenir dans le creux de la main.
Je lui ouvre toujours ma porte,
Elle ne me déçoit jamais.

Quand elle part, je ne suis pas triste,
Car je sais qu’elle n’est jamais très loin.
Parfois, elle met du temps à se montrer,
Et les ombres du doute et de la peur rôdent autour de moi.

Alors,
Pour la retrouver,
Je ferme les yeux et je pense à toi.

Vous êtes là,
Dans la foule.

En croisant votre regard, j’aperçois votre vie,
Vos espérances.

Peu importe la beauté,
J’observe les expressions,
Les traits,
Les différences.

Je n’attends rien.

Et l’essentiel, parfois,
Est simplement votre existence.

Je suis allongé dans l’herbe.
Je crois être seul… mais ce n’est pas le cas.
Quelques papillons silencieux dessinent des cercles autour de moi.

Mon corps s’enfonce dans le sol à chaque respiration.
L’herbe me retient.
Mon cœur bat calmement.
Mes yeux se ferment, mon esprit s’abandonne.

Je bascule.
Les papillons sont désormais dans mes pensées.
La réalité et les rêves se confondent…
Les mots se réveillent.